(Enviado por José Hipólito dos Santos)
L’Allemagne a-t-elle une dette de guerre envers la Grèce?
LEMONDE.FR | 17.02.12 | 18h03 • Mis à jour le 17.02.12 | 18h12
Des Grecs protestent contre l’austérité en brûlant un drapeau allemand et un drapeau nazi devant le Parlement d’Athènes, le 7 Février.REUTERS/YANNIS BEHRAKIS
“Les Allemands, qui rechignent à financer un second plan de sauvetage pour la Grèce, devraient se souvenir de tout ce qu’ils ont pillé dans ce pays pendant la Seconde
Guerre mondiale […] Avec les intérêts, ce sont 81 milliards d’euros qui sont dus à Athènes. C’est là une autre façon de voir l’Europe et son histoire.”
L’homme qui s’exprime ainsi n’est pas un ancien résistant grec, ni même un membre de l’opposition grecque, il n’est pas grec du tout. Il s’agit de l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, interpellant mercredi 15 février les responsables allemands au Parlement européen au lendemain du refus de la troïka européenne d’octroyer un deuxième plan d’aide de 130 milliards d’euros à Athènes.
“ILS ONT PRIS L’ARGENT GREC ET NE L’ONT JAMAIS RENDU”
L’Allemagne a-t-elle une dette de guerre non réglée envers la Grèce ? La question peut sembler saugrenue, mais elle a le mérite de replacer la crise de la dette que traverse le continent européen dans un temps long. Montrés du doigt comme de mauvais payeurs, étranglés par plusieurs plans de rigueur, excédés par le “diktat” allemand, les Grecs sont de plus en plus nombreux à renvoyer Berlin aux ardoises du passé.
Début 2010, lors d’un voyage en Allemagne, Theodoros Pangalos, alors vice-premier ministre, avait lancé une bombe sur les ondes de la BBC
: “Ils ont pris les réserves d’or de la Banque de Grèce, ils ont pris l’argent grec et ne l’ont jamais rendu. C’est un sujet qu’il faudra bien aborder un jour ou l’autre.” En décembre de la même année, le secrétaire d’Etat aux finances hellènes, Philippos Sahinidis, était allé plus loin en chiffrant la dette allemande envers son pays à 162 milliards d’euros, à comparer au montant de la dette grecque qui s’élevait à 350 milliards d’euros fin 2011.